Lorsque la tension est montée en Israël au printemps dernier, c’est l’A400M Atlas qui est sorti du hangar comme un véritable chevalier blanc du ciel. En moins de vingt-quatre heures, cet avion de transport militaire a assuré l’évacuation d’urgence de dizaines de nos compatriotes, prouvant sur le tarmac et dans les airs qu’il n’est pas seulement un simple cargo volant, mais une solution stratégique à part entière.
Des chiffres et des capacités impressionnantes
Avec son envergure de 42,4 m, sa longueur de 45,1 m et ses quarante mètres carrés de plancher de soute, l’A400M fait figure de géant. Capable d’emporter jusqu’à 35 tonnes de fret ou 116 parachutistes, il trouve sa force dans son exceptionnel rapport charge/volume, offrant une autonomie de plus de 8 000 km grâce à ses 50 tonnes de carburant embarqué, d’après Airbus Defence and Space. Quatre turbopropulseurs de 11 600 ch chacun lui permettent de croiser à Mach 0,68–0,72, soit la vitesse idéale pour combiner rapidité et économie de carburant. En un mot, c’est un mastodonte aérien taillé pour la logistique stratégique.
Une polyvalence pour des missions variées
L’atout maître de l’A400M réside dans sa polyvalence : transport de troupes, évacuation sanitaire, ravitaillement en vol, largage de matériel ou recherche et sauvetage… jusqu’à douze profils de mission sont officiellement validés par le ministère des Armées. Lors de l’opération d’évacuation en Israël, par exemple, les équipages ont pu passer du mode ambulance volante au déploiement rapide de commandos, simplement en reconfigurant l’intérieur de la cabine. Plusieurs pilotes confient volontiers qu’ils ont l’impression d’avoir « un couteau suisse des airs » entre les mains.
Une flotte aérienne diversifiée
L’A400M ne vole pas en solo : il complète une flotte où l’Airbus A330 Phénix assure le ravitaillement en vol tout en transportant jusqu’à 272 passagers, tandis que les avions AWACS veillent à la surveillance et à la communication. Le C-130J Super Hercules, lui, prend le relais sur les terrains les plus accidentés, et les Mirage 2000 D ou Rafale F4.1 se chargent de la supériorité aérienne. Dans les écoles de pilotage, le Pilatus PC-21 forme les futurs « as » de la chasse. Cette diversité garantit à la France une réactivité sans pareille.
Des perspectives prometteuses pour l’A400M Atlas
Initialement prévue à cinquante exemplaires, la flotte française devrait compter au minimum trente-cinq A400M à l’horizon 2030, selon la Loi de programmation militaire 2024-2030. Des discussions autour d’un portage à 37 appareils, voire davantage, sont déjà en cours pour pallier le retrait progressif des anciens C-130 (quatorze H et quatre J). Le renfort de dix à dix-huit A400M supplémentaires renforcerait considérablement notre capacité d’intervention à l’étranger.
Vers un avenir multirôle
L’évolution technologique de l’A400M ne s’arrête pas à ses ailes de titane : sa puissance électrique évolutive pourrait accueillir des systèmes de guerre électronique ou, demain, des armes à énergie dirigée. On imagine un gros porteur armé capable d’effectuer des frappes de précision à proximité de zones non permissives, avec un préavis réduit au minimum. En somme, l’A400M Atlas se profile comme un véritable pilier de nos opérations, du transport logistique à la projection de puissance, dans un format mission multirôles inédit.

