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    Cette technologie de dessalement pourrait révolutionner l’accès à l’eau potable

    Face à une planète recouverte à 70 % d’eau, l’idée que près d’un demi-milliard de personnes manquent toujours d’eau potable peut sembler absurde. Mais la réalité est bien là : seuls 3 % de l’eau terrestre sont naturellement buvables. Le reste, contenu dans les océans, est trop salé pour l’être… du moins jusqu’à maintenant. 

    Dessaler, oui… mais à quel prix ?

    Dans les régions les plus arides du monde – du Moyen-Orient à certaines zones d’Afrique et d’Asie – le dessalement est déjà une solution de survie. Des centrales, comme celles du sultanat d’Oman, transforment l’eau de mer en eau douce. Mais cette transformation a un coût environnemental et énergétique non négligeable : elle consomme beaucoup d’énergie et génère des rejets toxiques, appelés saumures, qui polluent les milieux marins.

    Autre difficulté : les technologies actuelles peinent à trouver un équilibre entre rendement, durabilité et accessibilité. Certaines sont efficaces mais très énergivores, d’autres abordables mais trop lentes pour couvrir des besoins massifs.

    Une membrane nouvelle génération

    Une équipe sud-coréenne a récemment mis au point une innovation prometteuse basée sur un procédé appelé distillation sur membrane. Le concept est simple : séparer deux compartiments – l’un rempli d’eau salée chauffée, l’autre d’eau douce froide – à l’aide d’une membrane hydrophobe. L’eau salée s’évapore, traverse la membrane sous forme de vapeur, puis se condense en eau douce, débarrassée de ses sels et impuretés.

    Mais jusqu’ici, cette méthode butait sur deux obstacles majeurs :

    • Une consommation énergétique importante ;

    • Une usure rapide de la membrane, obstruée par les sels ou les polluants, rendant le système instable à long terme.

    C’est ici que la nouvelle membrane coréenne fait toute la différence.

    Une durabilité quatorze fois supérieure

    Les chercheurs ont utilisé une technique d’électrofilage coaxial, qui permet de projeter deux matériaux pour créer une membrane non tissée aux pores ultra-fins (jusqu’à un micron). Résultat ? Cette nouvelle membrane a résisté trente jours en filtrant l’eau de mer avec une efficacité de 99,99 %, là où les modèles classiques commençaient à faillir après seulement cinquante heures.

    Autrement dit, cette innovation multiplie par quatorze la durée de fonctionnement des systèmes actuels, tout en garantissant un niveau de purification exceptionnel.

    Un potentiel mondial à surveiller de près

    Cette avancée ne se limite pas à une performance technique. Elle ouvre des perspectives concrètes pour rendre le dessalement plus accessible, notamment dans les zones les plus vulnérables aux pénuries. Si elle était intégrée à grande échelle dans des centrales déjà existantes, ou utilisée dans des systèmes portables, elle pourrait transformer l’accès à l’eau potable pour des millions de personnes.

    Dans un monde confronté à une crise hydrique croissante, où l’eau douce devient un enjeu aussi stratégique que le pétrole, cette nouvelle technologie sud-coréenne apparaît comme une solution crédible et durable. Et si l’eau salée, longtemps inutilisable, devenait enfin une ressource universelle ?

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    Marc Dubois
    Marc Dubois
    Avec un parcours solide en ingénierie informatique, Marc Dubois est un rédacteur technique expert. Il excelle dans la vulgarisation de concepts complexes et dans l’analyse des tendances technologiques, rendant les sujets IT compréhensibles et intéressants pour les lecteurs de tous niveaux.

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