Lors de ma dernière visite à Dudelange, j’ai vu l’inquiétude dans le regard de ma grand-mère face à sa facture mensuelle. Au Luxembourg, une chambre simple coûte en moyenne 2 500 € par mois, tandis que la pension minimale plafonne à 2 350 €. Pour combler cet écart, le projet de loi 8114 prévoit, dès janvier prochain, un complément financier versé par le Fonds national de solidarité. Cette mesure inédite doit garantir que personne ne renonce à des soins adaptés par manque de ressources.
Un complément pour garantir l’accès aux maisons de retraite
Autour d’un déjeuner familial, mon oncle confiait son dilemme : « Comment préserver l’autonomie de maman sans puiser dans toutes nos économies ? » La Commission parlementaire de la Famille a ainsi étudié le projet 8114, qui instaure un supplément destiné à prendre en charge les frais d’hébergement lorsque le revenu personnel est insuffisant. Portée par le Fonds national de solidarité, cette aide devrait être adoptée à l’automne pour une entrée en vigueur début janvier, assurant qu’aucun senior ne soit privé de soins faute de budget.
Des tarifs souvent hors de portée
Au Grand-Duché, plus de cinquante maisons de retraite pratiquent des tarifs variant entre 2 500 € et 3 500 € par mois, selon la Caisse nationale d’assurance pension. Or, avec une pension de base à 2 350 € brut, beaucoup de familles sacrifient sorties et loisirs pour honorer la note. La législation de 2023 a renforcé la transparence tarifaire, mais la diversité des services – repas diététiques, animations, soins spécifiques – continue de creuser l’écart entre coûts et revenus.
Un projet de loi révisé pour plus de souplesse
Le ministre de la Famille, Max Hahn, a ajusté le texte initial afin de mieux protéger les bénéficiaires :
Indexation trimestrielle du montant du complément, calquée sur les prix moyens constatés.
Protection du patrimoine : plus aucune obligation de vendre ses biens pour financer son hébergement.
Pécule personnel inclus, pour couvrir dépenses courantes (journaux, sorties, petits extras).
Selon le ministère de la Famille, ces dispositions profiteront à plusieurs centaines de ménages dès le lancement du dispositif, et l’Association luxembourgeoise des retraités salue « une avancée respectueuse de la dignité des aînés ».
Un service dédié aux résidents lusophones
Pour répondre à la diversité linguistique, le groupe Zitha a inauguré à Pétange le projet « Luzithano », un ensemble de services entièrement lusophones. Installé dans une maison de repos existante, ce dispositif propose :
148 chambres accueillantes
Repas traditionnels portugais et cap-verdiens
Ateliers de mémoire et animations en langue maternelle
Séances de kinésithérapie et activités culturelles
Conçu en partenariat avec des associations communautaires, « Luzithano » renforce le lien social et permet aux résidents lusophones de conserver leurs repères culturels.

