L’été, c’est la saison des baignades, des barbecues… et des figues. Ce fruit juteux au goût sucré évoque les vacances au soleil et les desserts simples mais gourmands. Pourtant, derrière sa douceur se cache un petit secret naturel : dans certaines figues, une guêpe pourrait s’être invitée sans que vous le sachiez.
La figue, une fleur… à l’envers
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la figue n’est pas vraiment un fruit au sens classique du terme. D’après les recherches de l’INRA, il s’agit d’une fleur inversée, enfermée dans un réceptacle charnu que l’on consomme tel quel.
Et pour que cette « fleur » donne un jour la figue que l’on déguste en salade, en tarte ou à la cuillère, elle a besoin d’une alliée un peu particulière : la guêpe du figuier, aussi appelée blastophage. Sans elle, pas de pollinisation, et donc… pas de figue.
Une collaboration naturelle fascinante (mais cruelle)
Le cycle est aussi poétique qu’impitoyable : la guêpe pénètre dans la figue par un petit orifice, transportant avec elle du pollen. En s’introduisant dans cette cavité, elle vient féconder les minuscules fleurs internes.
Mais ce voyage est sans retour : à l’intérieur, ses ailes et antennes se brisent, la condamnant à mourir. Une fois sa mission accomplie, son corps est littéralement digéré par une enzyme présente dans la figue, la ficine, qui le transforme… en protéines.
Rassurez-vous : tout cela se passe à l’échelle microscopique. Aucune chance de tomber sur une bestiole intacte au fond de votre fruit.
Dois-je craindre une guêpe dans ma figue ?
Techniquement, oui : une guêpe peut avoir vécu (et mourir) dans votre figue. Mais en pratique, non : les variétés vendues dans le commerce, notamment en supermarché, sont le plus souvent issues de cultures de figues femelles, qui ne nécessitent pas cette fécondation par guêpe pour produire leurs fruits.
De plus, la majorité des figues destinées à la consommation sont traitées ou sélectionnées pour éviter la présence d’œufs. Autrement dit, il y a bien moins de chances de croiser une guêpe dans une figue d’étal que dans une figue sauvage cueillie directement sur l’arbre.
Un fruit à savourer sans crainte
Les figues sont une excellente source de fibres, riches en minéraux et en antioxydants. Leur histoire avec la guêpe illustre surtout à quel point la nature sait faire preuve d’une logique implacable et d’une efficacité redoutable.
Alors non, vous n’avalez pas des insectes à chaque bouchée. Ce phénomène reste exceptionnel, et tout est dissous, transformé, intégré. En somme, la guêpe a simplement permis à votre figue de voir le jour – puis s’est fondue dans le décor.
En résumé :
Les figues sauvages peuvent contenir des traces de guêpe… dissoutes.
Les figues du commerce, elles, sont quasiment toutes sans insectes.
Ce mécanisme de pollinisation unique est un bel exemple de symbiose naturelle.
Moralité : vous pouvez croquer dans votre figue en toute sérénité… même si, sans le savoir, une petite guêpe vous a peut-être aidé à en profiter.

