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    Thorium : la Chine découvre un gisement géant estimé à 178 milliards de dollars

    Lors d’un récent voyage en Mongolie intérieure, j’ai observé les collines de Bayan Obo, réputées pour leurs terres rares. Je ne m’attendais pas à y dénicher un trésor inattendu : environ un million de tonnes de thorium enfouies, évaluées à quelque 178 milliards de dollars par le ministère chinois des ressources naturelles. D’après leurs estimations, ce gisement pourrait alimenter la Chine pendant 60 000 ans, jetant un éclairage nouveau sur la transition énergétique nationale.

    Un potentiel énergétique sans précédent

    Ce thorium, alternative au classique uranium, n’est pas naturellement fissile mais se transforme en uranium-232 lorsqu’il est bombardé de neutrons, initiant un cycle de production quasi pérenne. Imaginez un puits infini sous vos pieds, capable de produire de l’électricité de façon stable et abondante. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), ce carburant offre un rendement énergétique supérieur à celui de l’uranium traditionnel et réduit la quantité de combustible nécessaire pour la même production électrique.

    Pour donner un exemple plus concret, la Chine estime avoir identifié plus de 230 zones riches en thorium à travers le pays, suggérant que les réserves totales pourraient dépasser de loin ce premier gisement spectaculaire (Ministère chinois des ressources naturelles).

    Sécurité renforcée et enjeux environnementaux

    Le thorium se distingue surtout par sa sécurité nucléaire : les déchets radioactifs issus de son cycle deviennent inoffensifs en quelques centaines d’années, contre plusieurs milliers pour l’uranium-235, d’après des rapports de l’AIEA. Mieux encore, les neutrons générés lors de la réaction peuvent être recyclés pour activer davantage de thorium, créant un procédé presque auto-entretenu.

    Pourtant, tout n’est pas rose. Des études universitaires ont mis en évidence une pollution atmosphérique légèrement accrue autour des sites miniers de thorium, liée à l’émanation de poussières radioactives. Ces observations ont poussé les autorités à élaborer des protocoles d’extraction plus stricts afin de protéger les communautés voisines, sous l’égide de la Commission nationale de la réforme énergétique.

    La Chine en pole position pour l’avenir de l’énergie

    Au-delà de ce gisement colossal, la Chine déploie une stratégie énergétique plurielle. Elle affirme vouloir se passer du charbon d’ici 2035, tout en investissant massivement dans le solaire — avec son ambitieux « Grand Mur solaire » couvrant des centaines de kilomètres — et la fusion nucléaire, via un centre de recherche en plein essor dirigé par l’Académie chinoise des sciences.

    Parallèlement, des équipes de chercheurs travaillent à mettre au point des réacteurs à sels fondus spécialement adaptés au thorium, qui pourraient devenir la norme de demain. Si ces projets voient le jour, la Chine pourrait bien dicter les standards mondiaux de la filière thorium, assurant à la fois sécurité, rendement et pérennité énergétique.

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    Marc Dubois
    Marc Dubois
    Avec un parcours solide en ingénierie informatique, Marc Dubois est un rédacteur technique expert. Il excelle dans la vulgarisation de concepts complexes et dans l’analyse des tendances technologiques, rendant les sujets IT compréhensibles et intéressants pour les lecteurs de tous niveaux.

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