Une découverte géologique majeure vient de bousculer la hiérarchie mondiale des ressources minières. En Amérique du Sud, un projet mené par Lundin Mining et BHP révèle un gisement de cuivre, d’or et d’argent d’une ampleur exceptionnelle. Au-delà de la performance industrielle, c’est tout l’équilibre du marché mondial des métaux qui pourrait s’en trouver transformé.
Un géant du cuivre voit le jour
Le site de Filo del Sol, situé à cheval entre l’Argentine et le Chili, est devenu en quelques mois l’un des projets miniers les plus prometteurs de la planète. Ce n’était au départ qu’un vaste terrain de roche aride balayé par les vents andins. Aujourd’hui, il abrite l’un des plus importants gisements de cuivre vierges identifiés depuis plus de trente ans, selon les dernières données communiquées par le groupe.
Les chiffres donnent le vertige : 13 millions de tonnes de cuivre classées en « ressources mesurées et indiquées », auxquelles s’ajoutent 25 millions de tonnes supplémentaires en catégorie « inférée », encore à confirmer. Mais ce n’est pas tout : le site renferme également 32 millions d’onces d’or et 659 millions d’onces d’argent, faisant de Filo del Sol un gisement polymétallique stratégique.
Une richesse encore largement inexplorée
Ce qui impressionne autant que les volumes, c’est le potentiel d’expansion. Les équipes de forage n’ont pas encore atteint les limites du gisement. Sur le terrain, les géologues décrivent une zone minéralisée de 10 kilomètres carrés, dont la richesse semble s’étendre au-delà du périmètre déjà étudié. « On a encore du mal à croire ce que l’on voit en échantillons », confiait récemment un ingénieur sur place à la radio chilienne BioBio.
Au cœur du gisement, une zone à haute teneur se détache déjà : 4,5 millions de tonnes de cuivre concentré, 9,6 millions d’onces d’or et 259 millions d’onces d’argent. Ces données soulignent la valeur stratégique des métaux extraits, alors que la demande mondiale ne cesse de croître avec la transition énergétique.
L’Amérique du Sud au centre du jeu
L’annonce de cette découverte repositionne l’Amérique du Sud comme l’un des pôles clés de la production mondiale de cuivre, devant des pays historiques comme les États-Unis ou le Canada. Ce n’est pas anodin : le cuivre est un métal indispensable à l’électrification des transports, au développement des énergies renouvelables et aux réseaux intelligents.
Pour Lundin Mining, l’impact est immédiat. La société annonce une hausse de 29 % de ses ressources mesurées en cuivre et une explosion de 650 % de ses ressources inférées. Un changement d’échelle qui renforce son rôle d’acteur incontournable du secteur, aux côtés de géants comme Codelco ou Glencore.
Des projets d’envergure à venir
Jack Lundin, PDG de Lundin Mining, n’a pas caché son enthousiasme. Il considère Filo del Sol comme « l’un des projets les plus significatifs de ces trente dernières années ». Une étude technique intégrée est attendue pour début 2026, qui détaillera les plans de développement à long terme et les besoins en infrastructures.
En parallèle, l’entreprise a signé en mars 2025 un accord d’exclusivité avec Talon Metals pour acquérir jusqu’à 70 % des projets d’exploration nickel-cuivre de Boulderdash et Roland, situés dans la même région. Une stratégie claire : consolider sa présence en Amérique du Sud tout en diversifiant ses ressources.
Ce que ça change pour le monde
Cette découverte pourrait redessiner les équilibres dans l’univers des métaux stratégiques. Dans un contexte de tensions sur les matières premières, d’électrification massive et de recherche d’indépendance minérale, Filo del Sol s’annonce comme un acteur pivot de la chaîne d’approvisionnement mondiale. L’Union européenne, les États-Unis et la Chine, déjà en compétition sur le lithium, pourraient bien suivre de près l’évolution de ce site andin.
Reste à surveiller les enjeux environnementaux et sociaux, essentiels dans tout projet de cette ampleur. Car si les richesses du sous-sol sont immenses, leur exploitation durable demeure un défi à la hauteur des ambitions du XXIe siècle.

