Un coin encore méconnu du Yukon vient de livrer un secret bien enfoui : un nouveau gisement d’or, baptisé Celestic, attise les espoirs de toute une industrie. Et relance peut-être, qui sait, le rêve de la conquête de l’Ouest… version 2025.
Un trésor sous les pieds
C’est au beau milieu des paysages sauvages du Yukon, à quelque 27 kilomètres au sud-ouest du gisement déjà connu de Valley, que la société canadienne Snowline Gold a mis au jour un système aurifère prometteur. Ce nouveau site, baptisé Celestic, abrite des veines de quartz riches en or. Des échantillons de surface ont révélé des teneurs allant jusqu’à 11,7 grammes d’or par tonne, tandis qu’une coupe de 4 mètres affichait une moyenne de 1,09 g/t. De quoi faire frémir les amateurs de pépites et aiguiser l’appétit des investisseurs.
Ce qui frappe, c’est la facilité d’accès relative du site : à peine cinq kilomètres d’un axe hivernal pour véhicules lourds, un luxe rare dans ces zones reculées du nord canadien.
Un programme d’exploration mené tambour battant
Avec cinq foreuses en action et déjà plus de 11 000 mètres de forages réalisés, Snowline Gold ne perd pas de temps. L’objectif est clair : convertir les ressources identifiées en réserves exploitables, tout en affinant les connaissances techniques sur le gisement de Valley voisin. L’étude de préfaisabilité avance à grands pas, appuyée par des analyses géotechniques, métallurgiques et environnementales.
Autre point fort du projet : sa propriété à 100 % par Snowline sur un vaste périmètre de 3 600 km², une surface équivalente à celle du Val-d’Oise. Autant dire qu’il y a de la place pour creuser, au sens propre comme au figuré.
Un gisement à potentiel… mais encore jeune
Si les premiers résultats enthousiasment, l’heure n’est pas encore aux déclarations triomphantes. Le secteur reste inexploré dans sa grande majorité, et de nombreux forages seront nécessaires pour évaluer pleinement la taille et la rentabilité du gisement. De plus, la dispersion des cibles sur une zone aussi vaste pourrait compliquer la logistique et la mobilisation des moyens.
Mais selon les géologues de Snowline, les indices sont plus que prometteurs : la présence de bismuth, tellure et tungstène, associés à l’or dans les échantillons, trahit la signature typique d’un système aurifère dit « RIRGS », pour Reduced-Intrusion Related Gold System. Ce type de formation géologique est connu pour générer des gisements à fort tonnage et à faible profondeur, une combinaison idéale pour l’industrie minière.
Valley, la pièce maîtresse du puzzle
La découverte de Celestic s’inscrit dans une stratégie plus large. Le gisement de Valley, que Snowline développe depuis plusieurs années, fait figure de pivot économique pour le projet global. Il héberge déjà près de 8 millions d’onces d’or en ressources mesurées et indiquées, selon les derniers rapports techniques. Une estimation qui place ce gisement parmi les plus prometteurs de la région.
En parallèle, des cibles satellites comme Jupiter et Neptune sont également en cours de forage. Autant de jalons posés pour transformer le Selwyn Basin en une nouvelle province aurifère de premier plan, au même titre que la fameuse Tintina Gold Belt, toute proche.
Le Yukon, eldorado du XXIe siècle ?
Si les chiffres se confirment, le Yukon pourrait bien redevenir un épicentre minier mondial, comme à l’époque de la ruée vers l’or de la fin du XIXe siècle. Avec une approche moderne, responsable, et une volonté affirmée de respecter les normes environnementales, le secteur espère allier performance économique et durabilité.
Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, le nom de Celestic fera vibrer autant que celui de Dawson City, pour celles et ceux qui rêvent encore d’or et de grands espaces. En attendant, les carottes ne sont pas encore totalement tirées… mais elles brillent déjà d’un éclat bien prometteur.
