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    Pourquoi le Rafale continue de faire trembler la Chine et la Russie

    Avion de chasse tricolore aux multiples victoires à l’export, le Rafale de Dassault Aviation s’attire les faveurs des armées… et les foudres de certains régimes. Depuis plusieurs années, la Russie puis la Chine redoublent d’efforts pour miner sa réputation à coups de désinformation, dans un climat où l’influence numérique devient une arme à part entière.

    Un symbole qui dérange sur les marchés internationaux

    Véritable fleuron de l’aéronautique française, le Rafale est aujourd’hui au cœur d’une bataille commerciale, stratégique et symbolique. Du point de vue de Moscou, l’appareil de Dassault est un obstacle direct à l’exportation de ses MiG-35 et Su-35. Pendant que le Rafale multiplie les contrats — Égypte, Inde, Serbie, Indonésie — les avions russes peinent à convaincre hors des sphères d’influence traditionnelles du Kremlin.

    Résultat : la propagande russe s’active. Chaînes d’État, radios, et surtout “usines à trolls” mobilisent leurs relais pour décrédibiliser l’avion français, le plus souvent via les réseaux sociaux ou certains médias très orientés. Le hic ? La cible de ces campagnes est rarement en mesure d’acheter un Rafale. Des pays comme le Mali, la Biélorussie ou encore le Venezuela, bien qu’inondés de ces messages, n’ont pas les moyens de s’offrir l’avion. L’impact reste donc limité, même s’il nourrit un narratif anti-occidental utile politiquement.

    Le Rafale, un succès qui agace Moscou

    Pour la Russie, l’humiliation ne vient pas seulement des chiffres, mais aussi de l’image. Le Rafale illustre une industrie aéronautique européenne capable d’innover et de se renouveler. Alors que les Su-35 stagnent et que le Su-57 de cinquième génération peine à convaincre au-delà de l’Algérie, le Rafale passe au standard F4, puis bientôt F5, qu’on surnomme déjà le “Super Rafale”. L’écart se creuse, et l’agacement grandit.

    D’autant que même lorsqu’un contrat est signé — comme récemment avec l’Algérie pour 24 Su-35 — il est médiatisé à l’excès, comme pour masquer le vide laissé par l’effondrement des ventes de Mikoyan et Sukhoi. Une situation que même les clients russes trouvent gênante, comme en témoigne la discrétion demandée par Alger.

    Pékin monte à son tour au créneau

    Côté chinois, l’hostilité envers le Rafale est plus récente, mais elle monte en puissance. La Chine ambitionne de positionner ses propres avions — J-10 et J-35 notamment — sur les marchés asiatiques et africains, en concurrence directe avec l’offre française. Et TikTok, très populaire auprès des 15-30 ans, devient un canal de désinformation de choix.

    L’affaire qui a fait monter la température ? Un Rafale indien abattu par un missile d’origine chinoise, le PL-15, selon certaines sources. L’avion s’est crashé en territoire indien après que son pilote se soit éjecté, mais la propagande chinoise s’est empressée de gonfler l’événement, parlant de plusieurs avions détruits dans des conditions douteuses. L’objectif est clair : affirmer la supériorité des armes chinoises sur un concurrent devenu gênant.

    Une guerre hybride numérique, appuyée par l’IA

    Plus inquiétant encore, Pékin semble désormais miser sur l’intelligence artificielle pour mener ses opérations d’influence. Des sites spécialisés en défense, souvent sans signature et au style étrangement homogène, ont fleuri en l’espace de deux ans, publiant des articles policés, sans âme, mais visant toujours la même cible : le Rafale.

    Cette prolifération de contenus semi-automatisés alimente la toile de rumeurs, de chiffres tronqués et de récits à charge, souvent repris par des lecteurs peu familiers des questions de défense. Un écosystème numérique dans lequel le Rafale devient la victime privilégiée d’une guerre d’image algorithmique.

    Ce que cache réellement cette campagne

    Pourquoi un tel acharnement ? Parce que le Rafale dérange. Il remporte des contrats, il est déployé sur plusieurs continents, il représente un savoir-faire français qui résiste, dans un contexte où les industries russe et chinoise cherchent à imposer leurs modèles. Et surtout, il consolide les alliances stratégiques de la France : avec l’Inde, l’Égypte, les Émirats, ou encore la Grèce.

    Ni la Russie, ni la Chine ne peuvent l’ignorer. Alors elles attaquent avec les armes de leur temps : la désinformation, les campagnes coordonnées, l’exploitation des réseaux sociaux. Sauf que malgré ces efforts, le palmarès du Rafale continue de s’allonger.

    Alors, pourquoi la Chine et la Russie craignent-elles tant cet avion ? Peut-être parce qu’au fond, le Rafale n’est pas qu’un chasseur multirôle. C’est aussi le symbole d’une souveraineté industrielle que beaucoup redoutent… et qu’ils n’ont pas encore réussi à égaler.

     

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    Marc Dubois
    Marc Dubois
    Avec un parcours solide en ingénierie informatique, Marc Dubois est un rédacteur technique expert. Il excelle dans la vulgarisation de concepts complexes et dans l’analyse des tendances technologiques, rendant les sujets IT compréhensibles et intéressants pour les lecteurs de tous niveaux.

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