C’est une découverte géologique majeure qui fait déjà beaucoup de bruit dans le monde de la finance et de l’exploration minière : le gisement Arthur, localisé dans le Nevada, abriterait près de 16 millions d’onces d’or. Un chiffre vertigineux qui positionne ce site parmi les plus grandes découvertes aurifères de ces dernières décennies.
Le gisement Arthur : un trésor invisible sous la surface
Le site, autrefois appelé Silicon-Merlin, a été repéré par AngloGold Ashanti, un géant de l’industrie minière. Ce qui rend cette découverte exceptionnelle ? L’absence de toute trace en surface. Aucun indice visible, si ce n’est quelques anomalies de mercure, marqueurs typiques des systèmes épithermaux à basse sulfidation.
En forant sous ces anomalies, les équipes ont mis au jour un vaste réservoir d’or caché dans les roches volcaniques du Nevada, loin des traditionnels gisements dans les roches carbonatées. Une approche audacieuse, qui témoigne d’un haut niveau d’expertise géologique.
Une ressource immense… et sous-exploitée
Avec ses 16 millions d’onces d’or, le gisement Arthur se hisse immédiatement parmi les plus prometteurs au monde. Mais ce n’est peut-être que le début. Une large partie de la zone, notamment autour de la zone Merlin, n’a pas encore été totalement explorée.
Autre détail important : les estimations ont été faites en se basant sur un prix de l’or fixé à 1 900 dollars l’once, bien en dessous des niveaux actuels. Ce qui laisse entrevoir un potentiel de valorisation bien plus élevé à mesure que le projet avancera.
Une stratégie industrielle repensée
Pour appuyer cette dynamique, AngloGold Ashanti a récemment déplacé son siège social à Denver, quittant l’Afrique du Sud, et transféré sa cotation principale à la Bourse de New York. Ce repositionnement marque une volonté claire : se concentrer sur les juridictions stables, comme les États-Unis.
Dans le même temps, l’entreprise a revu sa gouvernance et son mode de gestion. Exit les anciens modèles : place à une approche plus agile, plus ciblée, avec un objectif simple : concentrer les efforts sur les projets capables de produire au moins 300 000 onces d’or par an.
Une future mine parmi les plus grandes du monde ?
Les projections sont ambitieuses : à pleine capacité, le gisement Arthur pourrait produire jusqu’à 1 million d’onces d’or chaque année. Cela le placerait dans la même ligue que des mastodontes comme Detour Lake (Canada) ou la Carlin Trend (Nevada).
Mais AngloGold ne se contente pas de ce seul site. Grâce à une série d’acquisitions ciblées (notamment Corvus Gold et Augusta Gold), le groupe a consolidé tout le district de Beatty, avec une réserve combinée dépassant les 21 millions d’onces. Une intégration stratégique qui permettra de mutualiser les infrastructures et d’optimiser les coûts d’exploitation.
Un modèle d’exploitation intelligent et évolutif
Le gisement Arthur présente une géologie atypique. La formation dite “téléscopée” pourrait étendre les zones minéralisées bien au-delà des 300 mètres habituels. Cela ouvre la voie à des méthodes d’extraction flexibles, allant du minage en vrac à des approches plus ciblées sur les poches à haute teneur.
Le plan de développement prévoit un démarrage progressif, en commençant par les zones les plus rentables. Objectif : accélérer le retour sur investissement, avant d’élargir l’exploitation aux secteurs périphériques.
Une valeur boursière encore sous-estimée
Malgré cette découverte monumentale, AngloGold reste, selon plusieurs analystes, sous-évaluée. Son ratio cours/bénéfices est inférieur à celui de ses concurrents comme Agnico Eagle, malgré un potentiel de croissance bien supérieur grâce à la croissance organique offerte par Arthur.
Cette sous-valorisation offre une opportunité rare pour les investisseurs, qui pourraient profiter d’un effet de levier massif à mesure que le projet se concrétise.
Une mine pour 30 ans… et plus ?
Avec plus de 16 millions d’onces identifiées, des zones encore à explorer, et une structure géologique favorable, le gisement Arthur pourrait produire pendant trois décennies, voire davantage. Il pourrait également servir de base à un complexe minier de grande envergure, avec plusieurs centres d’exploitation reliés à des installations communes.
Ce qu’il faut retenir :
Le gisement Arthur, au Nevada, abrite l’une des plus grandes réserves d’or découvertes récemment (16 millions d’onces).
Cette découverte repose sur une approche géologique pointue, sans indice visible en surface.
AngloGold a recentré sa stratégie sur des zones stables, avec une gouvernance renouvelée.
À terme, la mine pourrait produire jusqu’à 1 million d’onces par an, plaçant le site dans le top mondial.
Le marché n’a pas encore totalement pris la mesure de cette découverte, ce qui en fait une opportunité stratégique pour les investisseurs.
En 2025, alors que la course aux métaux précieux reprend de plus belle, le Nevada, déjà riche en or, pourrait bien avoir trouvé son nouveau filon vedette. Et AngloGold Ashanti son projet-phare pour les décennies à venir.

